• Plus les années passent, plus je réalise que je ne pourrais jamais m'épanouir, dans une relation vanille. Qu'il manquera toujours ce "quelque chose" d'indicible, cette suite voluptueuse de luttes et d'abdications ; et je m'en veux à cause de tout cela, je soupire. Il aurait été tellement plus simple d'être "classique". Tellement plus facile. Pour trouver, pour accepter, pour se contenter. Je ne peux aimer et respecter autrement, je ne peux rêver et vibrer différemment que par le bdsm. Je n'en ai jamais eu honte, parce que j'assimile ce type de relation, lorsque les deux partenaires s'accordent l'exclusivité, à l'exacerbation, à la sublimation de l'amour, sans limites, en toute confiance. L'abandon, et l'élévation. Non, je n'ai jamais eu honte de chercher à vivre l'amour à son paroxysme, mais quels ennuis, quelles complications ! Ce besoin à satisfaire, cet univers à pénétrer, ces choses merveilleuses à quêter. Parfois, je me sens un peu seule. Incomprise.
    Tout cela remonte à de nombreuses années. Dés l'enfance, ce milieu a suscité une vive fascination, suite au témoignage d'une femme vivant une telle relation avec son compagnon, que j'avais lu dans un magasine féminin, ne comprenant pas bien à l'époque, toute la subtilité de leurs pratiques. Mais déjà, je m'interrogeais. Je relisais l'article. Et même après l'avoir égaré, des années plus tard, j'y songeais toujours sans en connaître la cause, jusqu'à ce qu'à force de recherches, je redécouvre l'identité des personnes: Salomé, et MisterMind...
    C'est par amour que je me suis tournée plus concrètement dans le bdsm, lorsque j'ai réalisé que rien ne suffisait à exprimer, à extérioriser mes sentiments. J'ai alors éprouvé ce besoin de m'offrir et celui, supplantant tout autre, de faire le bonheur de Celui que j'aime, de Le servir, Le respecter, L'adorer. Je ne pourrais exposer ainsi mon corps, sans défenses, au seul plaisirs sexuel, avec un étranger, un homme qui ne me serait pas fidèle, qui deviendrait simplement supérieur le temps d'un jeu, d'une séance, d'une rencontre. J'ai besoin de palpiter, de vibrer, de sentir mon coeur s'élever, et aussi bête à dire que cela soit, c'est dans cet univers que je pense trouver satisfaction à mes désirs. La soumission, je l'entrevois comme une élèvation, indissociable de l'amour, parce que je ne peut aimer que ce que j'admire. Je m'interroge, en lisant les témoignages, les ouvrages, car ce sentiment ne semble pas souvent partagé. Suis-je dans l'erreur ? Est-ce un excès de naïveté ? Je me pose beaucoup de questions, tant au sujet de la relation que j'aurais été capable de vivre, que de mes attentes, vu que beaucoup de choses demeurent encore fantasmagoriques... D'où la création de cet endroit, où j'exprimerais mes pensées, mes doutes, mes interrogations...

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